A l’occasion du 14 juillet, journée internationale de la non binarité, Ludo nous partage son vécu de personne non binaire.
Le genre se réfère aux caractéristiques socialement construites traditionnellement attribuées aux hommes et femmes, apprises culturellement. Il est aussi impacté par des hiérarchies sociologiques.
L’identité de genre désigne le sentiment intime, profond et personnel de se situer sur le spectre de genre (homme, femme, non-binaire, genderfluid…). Elle est indépendante du sexe assigné à la naissance et de l’orientation sexuelle. Tout le monde a une identité de genre, les personnes cis comme les personnes trans et les personnes non-binaires. (cf. le guide Agir de l’Autre Cercle)
Mais quand on a dit cela, on en fait quoi. La réalité c’est que les non-binaires existent et vivent avec une pluralité d’identité. Pour ma part, je vis à travers une existence d’homme depuis 40 ans, cependant je découvre encore un peu plus chaque jour mon féminin. Vous allez me dire, tu es gay, normal que tu aies un coté féminin. Seulement, je ne vous parle pas d’un côté féminin mais d’une identité féminine qui cherche à s’exprimer au grand jour, malgré toute la force que j’emploie à la cacher.
Une personne m’a dit récemment, « si tu te sens profondément avec les deux identités de genre, ça veut dire que tu pourrais venir au travail un jour avec une apparence totalement féminine ? » J’ai répondu oui. Car oui je pourrais, si la société dans laquelle nous vivons est prête à l’accepter.
La vérité c’est que non. Vous savez cette petite réflexion qui paraît anodine, « hey ton pantalon, ils font les mêmes pour homme ? » .
« Le vernis à ongles c’est pour les filles tu sais » Et bien non le vernis à ongles c’est pour les ongles. Pourquoi le genrer absolument au féminin.
Ah oui, je vous vois venir, le maquillage, c’est féminin. Détrompez-vous, il y a 300 ans, le maquillage était lié à l’image de l’homme.
Connaissez-vous le Chevalier d’Éon, figure clé de la diplomatie de Louis XV ?
D’Éon a joué un rôle crucial en faisant basculer la Russie aux côtés de la France lors de la guerre de Sept Ans et a élaboré un plan d’invasion de l’Angleterre par la mer.
Vivant 49 ans en homme et 33 ans en femme, d’Éon a intrigué ses contemporains sur son genre, devenant l’un des personnages les plus énigmatiques du XVIIIe siècle. Même Beaumarchais lui a demandé sa main, et le roi d’Angleterre a dû interdire les paris sur son identité tant les sommes en jeu étaient astronomiques.
Était-il transgenre ? Difficile à dire pour cette époque, mais sa non-binarité est certaine. Ce qui est remarquable, c’est sa contribution à la construction de la France moderne, tout en reposant aujourd’hui au Royaume-Uni, dans le comté du Middlesex.
Mes ami·es, il nous appartient de porter la parole de la tolérance, et l’acceptation de la non-binarité. Ne nous cachons pas derrière une identité de genre homme ou femme, élargissons notre spectre d’humains. C’est dans la pluralité que nous gagnerons en richesse. C’est dans l’échange que nous formons nos opinions. Telle la langue que nous parlons, son peuple doit aussi être vivant et évoluer.
Je vais continuer à laisser s’exprimer mon identité féminine et mon identité masculine, en ayant pour objectif mon équilibre, ma liberté, et être qui je suis vraiment.
Venez, échangeons, marchons, et faisons évoluer notre société pour la rendre plus riche d’elle-même, n’est-ce pas un beau projet ? En ce 14 juillet nous fêtons notre pays, et aussi la journée de la non-binarité, cela ne peut pas être un hasard.
Ludo
Référent Hauts de France Mobilisnoo