Engagements

20 nov. – Journée Internationale du Souvenir des personnes Trans assassinées #TDOR2020

Entre le 1er octobre 2019 et le 30 septembre 2020, au moins 350 personnes trans ont été assassinées à travers le monde, soit une augmentation de 19 meurtres (+6%) par rapport à l’année passée.

Le 20 novembre est la Journée Internationale du Souvenir des personnes Trans assassinées, connue aussi comme le TDoR (Transgender Day of Remembrance), une commémoration en mémoire des personnes victimes de transphobie en raison de leur identité de genre et/ou expression de genre, une journée aussi pour sensibiliser sur les violences subies par les communautés trans.

Organisée pour la première fois fin novembre 1998 en réaction au meurtre de Rita Hester à Allston (quartier de Boston) aux Etats-Unis, depuis elle est commémorée dans de nombreuses régions du monde.

Découvrez la campagne de sensibilisation de l’association Transgender Europe TGEU – Trans Day of Remembrance #TDOR 2020

Habituellement, des rassemblements sont organisés le 20 novembre pour faire la lecture des prénoms et noms de celles et ceux qui ont perdu la vie au cours de l’année passée, et d’autres actions telles que des veillées aux chandelles, des expositions d’art, des collectes de denrées alimentaires, de projections de films et des marches… mais la majorité d’entre eux sont annulés en raison de la crise sanitaire du COVID-19.

Il est important de continuer à commémorer cette journée

A l’occasion du TDoR, l’association Transgender Europe TGEU publie  chaque année via son projet de recherche Transrespect versus Transphobia Worldwide (TvT) les données mises à jour collectées via le Trans Murder Monitoring (TMM)1.

Données du 1er octobre 2019 au 30 septembre 2020

Entre le 1er octobre 2019 et le 30 septembre 2020, la majorité des meurtres ont eu lieu au Brésil (152), au Mexique (57) et aux États-Unis (28).

La majorité des victimes dont la profession est connue étaient des travailleuses du sexe.

Trans Murder Monitoring Map
  • 350 personnes trans et de genre divers ont été assassinées, soit 6% de plus que dans la mise à jour TMM 2019;
  • 98% des personnes assassinées dans le monde étaient des femmes trans ou des personnes trans féminines;
  • 62% des personnes trans assassinées dont la profession est connue étaient des travailleur·ses du sexe;
  • Les personnes de couleur représentent 79% des 28 personnes trans assassinées aux États-Unis;
  • 11 personnes trans assassinées en Europe; 50% étaient des migrant·es;
  • 82% de tous les meurtres enregistrés ont eu lieu en Amérique centrale et en Amérique du Sud; 43% au Brésil;
  • 38% des meurtres ont eu lieu dans la rue et 22% dans leur propre résidence;
  • L’âge moyen des personnes assassinées est de 31 ans; le plus jeune avait 15 ans.
Données cumulées du 1er janvier 2008 au 30 septembre 2020

3664 meurtres signalés dans 75 pays et territoires du monde entre le 1er janvier 2008 et le 30 septembre 2020.

Les données recueillies montrent une tendance alarmante à une augmentation graduelle des meurtres de personnes trans et de genre divers par an entre 2008 et 2020. Cependant, ces chiffres sont incomplets. En raison du fait que les données ne sont pas systématiquement collectées dans la plupart des pays, s’ajoutant au mépris constant des familles, des autorités et des médias, il n’est pas possible d’estimer le nombre de cas non signalés.

Il est important de signaler chaque cas.

En raison de la pandémie de COVID-19, ainsi que du racisme et de la brutalité policière croissants, la vie des personnes trans et de genre divers est encore plus menacée. Les données témoignent de la façon dont le COVID-19 a un impact disproportionné sur les personnes trans dans le monde, en particulier sur les plus marginalisées, telles que les personnes noires et les femmes de couleur, les travailleur·ses du sexe, les migrant·es, les jeunes et les pauvres.

Les femmes de couleur noires et migrantes trans sont plus vulnérables et fréquemment ciblées. La stigmatisation sociale et la criminalisation du travail du sexe exposent les travailleuses du sexe trans à des abus, à l’exploitation et à la violence. Dans le même temps, ces groupes sont maintes fois réduits au silence et sous-représentés au sein de nos communautés et sociétés.

Derrière la représentation statistique des nombres et des pourcentages, il y a des gens dont nous apprécions la vie et que nous, en tant que sociétés, n’avons pas réussi à protéger.

Les droits des personnes trans sont des droits humains.

Bien que le COVID-19 nous affecte toutes et tous, les différences sociales et les inégalités sont aggravées par la pandémie, soulignant les écarts et les manques en matière de législation et de protection systémique des personnes trans et de genre divers.

Sources :


1. Le projet de recherche Trans Murder Monitoring (TMM) surveille, recueille et analyse systématiquement les rapports d’homicides de personnes trans et de genre divers dans le monde. Des mises à jour des résultats sont publiées sur le site Internet de TvT.