Le blog

« T’es clean ? »

Ces jours-ci nous entendons parler de lutte contre le SIDA (avec le Sidaction). C’est aussi l’occasion de parler d’une discrimination encore trop présente dans notre société : la sérophobie.

Serophobie ? Kezako ?

C’est la discrimination des personnes atteintes du Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) ou qui ont le SIDA.
« Ce n’est pas la même chose ? » Voila justement l’occasion de comprendre la différence via cet article que je vous conseille. 😉

Campagne Couvent des Soeurs de la Perpétuelle Indulgence

Cette sérophobie peut se manifester autant de manière directe (pointer du doigt un gars dans un bar en disant à des amis qu’il est séropositif, insulter ou ridiculiser une fille séropositive…) que de manière indirecte.

Ces dernières années, nous avons pu toutes et tous lire ou entendre sur des sites de rencontre, dans la « vraie vie » lors de rencontres, la phrase « Je cherche un mec / une fille ‘clean’ ». Utiliser cette formulation porte donc un jugement qui laisse entendre que les personnes séropositives sont sales et/ou pas en bonne santé.
C’est de la discrimination à l’état brut !

Aujourd’hui, l’Etat, lui-même, discrimine les personnes séropositives…

Nos parlementaires français, lors de l’examen de la loi de Santé du 27 novembre 2015, sont revenus sur la levée de l’interdiction d’apporter des soins de conservation sur les personnes décédées séropositives.

Ça veut dire quoi ?
Pour faire simple, aujourd’hui une personne lambda, lorsqu’elle décède, un thanatopracteur lui apporte des soins de conservation, pour permettre justement de conserver le corps quelques jours le temps de la mise en terre, permettant à sa famille de venir le voir, se recueillir….
Une personne séropositive n’y a pas le droit !
Dès son décès, elle est mise dans un cercueil hermétique et spécifique et scellé jusqu’à sa mise en terre. Sa famille de ce fait, ne peut veiller le corps, ne peut lui rendre l’hommage comme elle pourrait le souhaiter…

Oui, plus de 30 ans après la découverte du virus, les députés français en sont encore à préférer voir des personnes séropositives – même mortes – cachées et invisibles !

Nous avons lutté pendant des décennies contre l’homophobie. Ne retournons donc pas en arrière ! Prenons toutes et tous conscience de la portée de nos actes, de nos propos et contribuons, ensemble, à une société où le respect prime sur la discrimination et l’exclusion.