Engagements

Affiches du 17 mai : interview, bilan et outils

Le 17 mai 2014, Mobilisnoo lançait sa grande campagne d’affichage annuelle, dans toutes les unités d’Orange France, dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie.

Retour sur cette action d’envergure nationale et mise à votre disposition d’un outil sous forme de questions-réponses !

Interview :
6 questions au Président de Mobilisnoo, Cyril Bauchais picto-twitter28  picto-facebook-28


La rédaction : Globalement, quel bilan faites-vous de cette action?
Cyril Bauchais : C’est un bilan extrêmement positif je dirais.
En effet par rapport aux années passées, les affiches ont bénéficié d’un acheminement interne efficace et rapide. Plus de 700 sites en France ont été livrés.
Les unités n’ayant pas été livrées avaient la possibilité d’imprimer localement les affiches et ainsi les disposer dans les salons de repos.
Des personnalités du COMEX (ndlr: Comité exécutif) ont d’ailleurs relayé nos messages sur leur propre réseau social.

Je me félicite que nos dirigeants aient participé cette année, via ces réseaux, au relai de cette campagne d’envergure nationale, même si je peux comprendre la frustration de certain-e-s salarié-e-s n’ayant pas vu l’affiche sur leur lieu de travail.
Et l’ensemble des retours que nous avons eus nous a permis de mettre au point un outil à destination de tous ceux qui auraient à répondre aux questions soulevées par cette affiche.

LR : Quels ont été les leviers pour vous aider à communiquer ?
CB : Le premier vrai levier et pas des moindres, c’est l’aide apportée par le CCUES (ndlr: Comité Central de l’Unité Economique et Sociales) qui a financé intégralement cette campagne. Sans leur financement, cette campagne n’aurait jamais vue le jour.
Ensuite, Bruno Mettling, le DRH du Groupe qui a clairement fait prendre position à Orange de son attention toute particulière aux questions LGBT (ndlr: Lesbienne, Gay, Bisexuel-le, Trans) sur son blog. Pour la première fois, l’orientation sexuelle et l’identité de genre n’étaient plus des points de suspension de la diversité, mais un item clairement exprimé comme peuvent l’être le handicap ou l’égalité femme-homme.
(ndlr : La campagne a aussi été relayée sur quelques intranets du Groupe)

Et je n’oublie pas la direction de la diversité qui a permis au Groupe d’être visible sur les questions LGBT grâce aux films courts de la Clairière Production, « Coming In« , qui est un documentaire sur des salarié-e-s de notre entreprise, entre autres,  qui témoignent à visage découvert pour parler de leur coming out chez Orange.
Je profite d’ailleurs de cette interview pour remercier chaleureusement nos quatre adhérents qui ont participé au tournage de ce documentaire  poignant et criant de sincérité. Merci à eux/elles.

LR : Avez-vous rencontré des freins?
CB : Au niveau du circuit global, je dirais que tout s’est très bien passé.
Comme je vous le disais tout à l’heure, 700 sites ont été adressés soient 103 000 salariés potentiellement ciblés par cette campagne de sensibilisation, c’est une vraie réussite !
En revanche,  l’accompagnement ou le sens qui aurait dû être donné pour que ces affiches soient bien disposées partout, n’a pas clairement été communiqué aux personnes en charge des affichages sur les sites. Certains n’avaient pas eu de consignes claires pour afficher la campagne et ne l’ont donc pas fait – un nombre trop important de mon point de vue -,
d’autres, -peu nombreux heureusement-, ont reçu de la part de certains salariés du Groupe un accueil frôlant l’homophobie et ne savaient comment faire face à ce type de comportement.

Ils n’avaient pas reçu de consignes du Groupe ou des outils pour savoir comment réagir face à ce genre de situation, d’où la création de ce Question/Réponse, disponible sur cette page.
Nous mettrons tout en oeuvre l’année prochaine pour que la campagne soit accompagnée par l’ensemble des acteurs terrain et par la communication Groupe, de façon à donner un kit de communication local à tout le monde pour ces affichages.
Nous ferons donc mieux l’année prochaine, j’en suis convaincu.

LR : Quels ont été les retours des salarié-e-s?
CB : Nous avons eu énormément de soutien de la part des salarié-e-s, des félicitations pour le travail accompli, beaucoup d’encouragements pour poursuivre nos actions pédagogiques au sein du Groupe.
L’ensemble de l’équipe de Mobilisnoo est très fière de cette campagne!
En interne aussi, sur le blog de Bruno Mettling, il y a eu de nombreux témoignages extrêmement positifs. Ca fait du bien de savoir que l’entreprise permet aux salarié-e-s qui le souhaitent, d’assumer leur orientation sexuelle dans leur quotidien au bureau !
Mais je reste très réaliste, et je sais que ce n’est pas le cas dans de nombreuses unités de l’entreprise où certain-e-s salarié-e-s ne peuvent se dévoiler par peur de se faire sanctionner, ou écarter d’un processus d’évolution de carrière…

Nous recevons souvent des témoignages sur notre site via notre formulaire en ligne, de salarié-e-s qui sont en difficultés, qui subissent de l’homophobie, de la lesbophobie ou de la transphobie. Et à chaque fois nous travaillons pour les aider en intervenant auprès de leur ligne managériale, et ceci avec nos différents partenaires.

Et puis, nous avons eu quelques témoignages plutôt hostiles à cette campagne. Nous sommes comme je vous l’indiquais, 103 000 salariés en France, donc ne nous faisons pas d’illusions, ce n’est pas un monde parfait et idéal où tout le monde est LGBTfriendly (ndlr: amis des LGBT- qui soutiennent la cause).

LR : Comment pouvez-vous savoir si les unités ont joué le jeu?
CB : C’est une très bonne question en effet!
Mobilisnoo seule n’a pas les moyens de vérifier si chaque unité nous a aidé à sensibiliser les salarié-e-s des sites concernés. Mais les personnes de notre réseau
nos adhérents partout en France,
nos « sponsors » c’est-à-dire celles et ceux qui nous soutiennent, les « ami-e-s » de l’association je dirais,
les délégués syndicaux ou délégués du personnel sur place qui peuvent décider de porter en ‘questions DP/DS’ l’absence de l’affiche dans les unités,
les médecins du travail qui ont reçu l’information sur la campagne,
– et les correspondants diversité du Groupe
peuvent veiller à ce que les affiches soient positionnées dans le plus de lieux possibles.
C’est grâce a ce réseau, vital pour cette action, que l’affiche peut toucher le maximum d’individus.

Pour ce qui est des salarié-e-s en points de vente (ndlr: les boutiques Orange), nous avons eu très peu de retour, donc nous ne savons pas s’ils/elles ont pu découvrir l’affiche de Mobilisnoo. Nous espérons que ce fut le cas.

Je profite de cette interview pour rappeler qu’il n’est pas trop tard pour afficher cette campagne dans les unités!
L’homophobie est intemporelle malheureusement et elle n’est pas circonscrite au 17 mai…

(ndlr: toutes les infos pour afficher sont disponibles ici)

LR : Que va-t-il se passer l’année prochaine?
CB : Le 17 mai, journée mondiale de lutte contre l’homophobie, mais aussi le mois de juin de façon globale avec les marches des fiertés (ndlr: GayPride), sont des périodes importantes et essentielles pour que le Groupe aide Mobilisnoo à communiquer sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre  – tant en France qu’à l’international-.

Nous allons donc, comme nous le faisons depuis plusieurs années, continuer de sensibiliser tou-te-s les salarié-e-s aux questions LGBT en leur offrant une nouvelle campagne d’affichage dans toutes les unités.
Nous espérons pouvoir poursuivre notre collaboration avec le CCUES, avec la communication Groupe, avec la direction de la diversité et le COMEX d’Orange pour faire de la campagne 2015, une nouvelle réussite pour le Groupe concernant l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

LR : Merci Cyril Bauchais de vos explications sur cet évènement.
CB : Merci à vous!

 

Réagissez à cet article dans les commentaires ci-dessous